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Pasolini, per sempre...

8 Janvier 2018

"Da piccoli, ci divertiammo con poco..."

Touchants souvenirs, vraiment, que ceux de ces quelques septuagénaires ayant grandi dans les années cinquante et soixante au coeur des borgate romains les plus populaires, en particulier celui de Monteverde, dans des conditions sociales et matérielles bien peu salubres. Vita di ragazzi, le bref et attachant documentaire de Claudia Borzi et Cecilia Ricchi, fait naturellement écho à Ragazzi di vita, le premier roman tant controversé publié en 1955 par Pier Paolo Pasolini (1922-1975), grand arpenteur des quartiers à l'abandon et des terrains qui, à ses yeux, n'avaient de vague que le nom. Tous se souviennent de la personnalité rayonnante et généreuse de Pasolini, qui visitait Monteverde en complet veston mais tombait la cravate pour jouer au football avec les gamins de la rue ou prendre quelques notes en vue d'un repérage. 

La langue des borgate tel qu'on la parle en 2012, année de réalisation du film, n'est pas toujours aisée à comprendre sans sous-titres. Ce sera l'occasion de relire cette évocation sans pareille dans une nouvelle traduction récente des Ragazzi (signée Jean-Paul Manganaro pour Buchet-Chastel) moins "conforme", plus sauvage et naturelle que celle, fluide mais trop policée, de Claude Henry pour l'ancienne édition 10/18. Même chose pour Una vita violente, l'autre roman des borgate.

Ou de revoir inlassablement ceux de ses films où Pasolini aborde le plus généreusement les borgate et la vie de leurs habitants : Accatone (1961), Mamma Roma (1962), ou, dans un style à la fois plus poétique et plus éliptique, Ucellacci e ucellini (Oiseaux petits et grands, 1966) illuminé par la présence de l'inénarrable Toto, originaire, lui, des bas fonds napolitains de la Sanitá. 

Irremplaçable Pasolini, d'une troublante actualité...

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